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EMYG Environnement & Aquaculture
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Emyg est spécialisé depuis 1996 dans la purification de l’eau en circuit fermé pour la conchyliculture.
Les deux industriels ont créé un conteneur qui reproduit les conditions de vie en mer. Le marché se chiffre en dizaines de milliers de tonnes. Après la chaîne du froid, celle du vivant va ravir les papilles des amateurs de coquillages et crustacés. « Nous avons créé les conditions ultimes de préservation alimentaire en reproduisant les paramètres de l’habitat naturel pendant leur transport » , explique le président fondateur de la société Emyg Environnement & Aquaculture, Giancarlo Fagiano. L’entreprise est spécialisée depuis 1996 dans la purification de l’eau en circuit fermé pour la conchyliculture. En s’associant à un laboratoire de l’Ifremer, elle a mis au point une technologie de microbullage sous-pression, qui forme une écume permettant de filtrer les plus petites particules. « Avec cette innovation, nous pouvons reconstituer les caractéristiques réelles du milieu marin et procurer aux animaux l’illusion de leur environnement naturel » , poursuit le patron.
Ces avantages ne séduisent pas seulement les mareyeurs. « C’est toute la chaîne logistique qui est concernée » , explique Sylvain Ono Dit Biot, responsable support reefer chez CMA CGM. Après cinq années de recherche avec Emyg, le troisième armateur mondial a adapté sa technologie au transport des mets vivants d’un bout à l’autre de la planète. Baptisé « Aquaviva », ce conteneur aquarium permet pour l’heure de transporter des homards. Jusqu’à 9.000 de ces crustacés peuvent être stockés dans ses compartiments individuels préservant la
teneur en oxygène de l’eau, la température de leur milieu (entre 1 et 2 degrés pour maintenir l’animal en état de quasi-hibernation) et son nettoyage à l’aide de micro-organismes dévoreurs d’ammoniaque.
Jusqu’à -65 °C
Seafood Container Manufacturing, une société détenue à parité par CMA CGM et Emyg, a déjà construit une quinzaine de ces boîtes pour le transport depuis la zone de pêche du Nouveau-Brunswick au large du Québec, qui exporte 80.000 tonnes par an de ces crustacés. L’intérêt n’est pas financier : comparé au fret aérien, la solution garantit un taux de mortalité proche de zéro, contre 18 % environ quand les homards voyagent par avion. Le marché est loin d’être symbolique : 280.000 tonnes de homard sont produites chaque année dans le monde, principalement par l’Amérique du Nord et l’Australie, d’où elles partent vers l’Europe et l’Asie.
Les recherches se poursuivent chez Emyg, par exemple sur les grandes langoustes, des nageuses qu’il faut calmer sans les endommager en les plongeant en léthargie à des températures proches de zéro.
Les deux partenaires attendent également beaucoup du transport d’araignées de mer, de crabes des neiges et d’huîtres canadiennes. Plus de 200 millions de tonnes de marchandises réfrigérées transitent aujourd’hui par la mer, dont la moitié en conteneurs réfrigérés.
En une décennie, leur conception s’est considérablement améliorée. Ils sont désormais dotés de systèmes de pulsation et d’aération sophistiqués, et vont jusqu’à -65 °C pour figer les saveurs de certaines denrées goûteuses. L’armateur s’en est fait une spécialité : sa part dans ce segment technique est passée de 4,5 % au début des années 2000 à près de 10 % avec le transport de presque 1 million de conteneurs réfrigérés. Une locomotive pour Emyg : de 6 millions d’euros cette année, son chiffre d’affaires devrait en atteindre 10 millions l’an prochain.
Par Paul Molga
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