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EMYG Environnement & Aquaculture
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Avec le troisième armateur mondial du transport maritime basé à Marseille, elle a développé un conteneur capable de transporter les homards vivants, utilisant sa technologie, Innopure.Mais la société basée à Carnoux-en-Provence travaille déjà à bien d’autres applications.
C’est l’aboutissement d’une vision, celle de Giancarlo Fagiano, le PDG d’Emyg Environnement & Aquaculture, persuadé depuis toujours que la chaîne du vivant est capable de remplacer la chaîne du froid. Une certitude qui va pousser l’entrepreneur dès la création de sa société en 1996 à investir en R&D et à s’adjoindre les compétences d’un ex-lfremer, Armand Lejeune, en tant que directeur de la recherche et développement. Ensemble, ils vont mettre au point Innopure, une technologie qui promet de révolutionner le traitement de l’eau.
SOUS LE MICRON
Grâce à un procédé mécanique et tout en utilisant l’air atmosphérique, des micro-bulles sont produites sous pression, formant ainsi un nuage qui permet de filtrer, sous le micron, les particules polluantes les plus petites qui soient. Le nuage piège, concentre et évacue ainsi ces mêmes particules sous forme d’écume. Le procédé réalise donc exactement les mêmes fonctions que le traitement de l’eau, à savoir oxygéner, filtrer et optimiser la circulation de celle-ci.
L’intérêt, c’est que cette technologie, protégée par un brevet dans 17 pays, permet surtout de recréer les caractéristiques du milieu marin. Une reconstitution fidèle qui donne l’impression aux coquillages et crustacés de se trouver dans leur environnement d’origine.
Cette technologie intéresse très rapidement les mareyeurs, les grandes surfaces, les poissonneries ou encore les restaurants qui y trouvent un intérêt évident. Mais pour véritablement compléter la chaîne d’amont en aval manquait le maillon transport. Résolu via le partenariat avec CMA CGM.
RÉSOUDRE LE MAILLON FAIBLE
Le maillon du transport, maillon faible jusqu’à la collaboration avec le groupe marseillais dirigé par Jacques Saadé, empêchait de boucler la boucle de la pêche à l’assiette. Le transport des coquillages et crustacées depuis l’autre bout de la planète se faisant souvent en caisse en polystyrène, par avion. Ce qui étaient notamment le cas pour les homards que ces conditions de voyage stressaient. Or un homard qui stresse dégage de l’ammoniaque. « Cela n’étaient pas des conditions optimales », analyse Alexandra Fagiano, directrice des opérations d’Emyg. « Grâce à Innopure la fraîcheur des produits de la pêche est de niveau supérieur et le taux de mortalité des crustacés bien plus faible, proche de zéro quand il oseille entre 18 et 20% lors des transports par avion ». Pour Aquaviva, CMA CGM a apporté sa connaissance des containeurs. Mais Emyg ne se contente pas que du maritime, « nous avons l’intention de développer également le ferroviaire et le routier », les containeurs étant multi-modaux.
UNIQUE AU MONDE
« Aujourd’hui, nous sommes les seuls au monde capables de transporter les homards vivants« , avance Alexandra Fagiano. Les études portent aujourd’hui sur l’huître, la langouste ou le crabe. Mais c’est vers bien d’autres domaines applicatifs que se tourne la PME provençale. Et notamment vers l’industrie agro-alimentaire, elle aussi grande utilisatrice d’eau et qui subit entre autres les exigences de la réglementation relative à la mise en décharge et à (‘épandage des effluents sans oublier les taxes sur les rejets. C’est même plus précisément sur les filières des carottes et oignons que les intérêts de l’industrie agro-alimentaire, notamment les coopératives agricoles.
« Nous nous intéressons également à la purification de l’eau dans les ports, là où elle est stagnante »précise Alexandra Fagiano, « nous pouvons apporter une solution technique ».
Emyg, qui consacre 10 % de son chiffre d’affaires – 6 M€ prévus pour l’exercice en cours – est également présente à l’international, à 45 % de son activité. Line part qu’elle compte faire grimper à 55 % dès 2017, année où elle table sur un chiffre d’affaires de 10 M€. Elle possède également depuis six ans une filiale à Montréal et emploie actuellement 16 salariés.
Laurence BOTTERO